- langagier
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langagier, èreadj. Qui a rapport au langage.⇒LANGAGIER, -IÈRE, adj.[P. réf. à des faits de discours]A. — Relatif au langage (v. ce mot I A). Activité, mode, tendance langagière; phénomène langagier. R. Le Bidois définit indirectement sa propre attitude : décrire les mœurs langagières avec précision et sans indulgence, et compter sur le ridicule pour les châtier (Le Monde, 8 nov. 1970 ds GILB. 1971) :• ... il est deux lois sémantiques (...), l'une a trait à l'usure des sens. Elle porte que le mot s'épuise avant l'idée et laisse aisément altérer, s'il ne la perd, — plus l'idée est de soi vive et frappante — sa vertu expressive. C'est au point que la conscience langagière d'un peuple doit s'employer, d'une action insensible mais têtue, soit à maintenir en valeur les termes dont elle use, soit à leur substituer de nouveaux termes qui fassent le même service.PAULHAN, Fleurs Tarbes, 1941, p. 77.Rem. Langagier s'oppose à linguistique « qui se rapporte à l'étude des langues »; toutefois linguistique est d'un emploi plus fréq., même dans le sens de « relatif au langage ».B. — [En parlant d'une pers.] Soucieux du langage. C'est parce que l'écrivain ne s'est pas assez soucié de mots qu'un lecteur le trouve tout langagier, astucieux, verbal (PAULHAN, Fleurs Tarbes, 1941p. 117).Prononc. : [
], fém. [-
]. Étymol. et Hist. 1. 1382 langager « parleur » (JUV. DES URS., Hist. de Charles VI, Michaud ds GDF.) — 1611, COTGR. : Langager, langagier, répertorié par Ac. Compl. 1842; subsiste dans les dial. de l'Ouest (FEW t. 5, p. 361b), cf. 1928 (MARTIN DU G., Gonfle, II, 5, p. 1207), rare; 2. 1941 langagier « relatif à la langue » supra ex. Dér. de langage; suff. -ier.
langagier, ière [lɑ̃gaʒje, jɛʀ] adj.ÉTYM. 1382, langager, au sens 1; de langage.❖1 (Encore au XVIe). Bavard.2 (XXe, Paulhan, Étiemble). Mod. Du langage. || Structures, habitudes langagières.REM. Cet adjectif a l'avantage de permettre la distinction entre ce qui a trait à la langue, au langage et ce qui a trait à son étude (→ Linguistique). Cependant, linguistique est plus courant, même dans ce sens. → aussi Verbal.1 C'est au point que la conscience langagière d'un peuple doit s'employer, d'une action insensible mais têtue, soit à maintenir en valeur les termes dont elle use, soit à leur substituer de nouveaux termes qui fassent le même service.J. Paulhan, les Fleurs de Tarbes, p. 77 (1941).2 Des rapports langagiers, c'est-à-dire constitués par la forme du langage et dans cette forme, se substituent aux rapports fondés sur l'activité (travail et division du travail, coopération dans et pour une « œuvre » ou un « produit », sentiments, etc.)Henri Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 226.♦ Par ext. (Personnes). Préoccupé des questions de langue.3 C'est parce qu'un écrivain ne s'est pas assez soucié de mots qu'un lecteur le trouve tout langagier, astucieux, verbal.J. Paulhan, les Fleurs de Tarbes, p. 117.❖DÉR. Langagièrement.
Encyclopédie Universelle. 2012.